Finance, entrepreneuriat social avec Flore Natacha Ouedraogo

Flore Natacha Ouedraogo est entrepreneuse dans le domaine de la formation professionnelle avec Digitalix school et aussi dans le social avec l’ONG Book For Kids. Nous découvrons cette semaine avec elle son parcours de formation dans la finance, son engagement pour l’accès à la lecture aux enfants et ses conseils de grande sœur pour s’orienter et trouver sa voie.

Le Grand Frère (LeGF) : Bonjour peux-tu te présenter ?

Flore Natacha Ouedraogo (FNO) : Bonjour, je suis Flore Natacha Ouedraogo, je suis entrepreneuse dans le domaine de la formation professionnelle, je suis responsable de Digitalix School et aussi entrepreneur dans le domaine social avec l’ONG Book For Kids qui a pour objectif d’apporter les livres aux enfants de 03 à 15 ans. 

LeGF : Qu’est ce que la finance ? 

FNO : La finance, c’est un domaine où on utilise beaucoup de chiffres et dans lequel il faut être très méticuleux. C’est très passionnant si vous aimez les chiffres et si vous aimez la gestion et l’économie. C’est une filière d’études transversale que l’on retrouve dans tous les secteurs de la vie : en entreprise, dans la vie privée, dans le ménage, etc.

LeGF : Quel est ton parcours de formation dans ce domaine de formation ? Quelles sont les aptitudes à avoir pour réussir en finance ? 

FNO : Je suis diplômé avec un Master en comptabilité, finance et audit. J’ai commencé ce cycle professionnel après le BEPC. Je me suis ensuite orienté en seconde AB3 puis j’ai obtenu le Bac G2 (Bac en techniques comptables et quantitatives) et j’ai continué à l’université avec la filière finance et comptabilité. Si vous souhaitez entamer une carrière dans ce domaine d’étude, il faudra être une personne très concentrée, très pointilleuse, qui prête très attention aux détails pour éviter au maximum les erreurs.

LeGF : Quels sont les débouchés de cette formation ?

FNO : Après des études en finance et comptabilité, vous pouvez évoluer en tant qu’analyste financier, contrôleur de gestion dans le domaine de la bourse et des marchés financiers ou en tant que trader privé. Vous pouvez aussi être conseillé en investissement. C’est un domaine où vous pouvez vous retrouver notamment dans le secteur de l’assurance, la banque et la micro-finance. Partout où il est question d’argent, de finances, on a besoin de quelqu’un qui s’y connaît. Les débouchés il y en a donc énormément dans la finance et plus encore lorsque vous vous professionnalisez dans l’expertise comptable.

LeGF : Comment as-tu fait ton choix d’orientation ?

FNO : Je n’ai pas vraiment fait le choix d’étudier la finance. Je ne suis pas allé dans le domaine par passion ou parce que j’aimais cela. Après le BEPC, j’avais en tête de faire de l’informatique. Mon père est financier. Il a étudié et travaillé dans le domaine. Mes parents sont arrivés à me convaincre de prendre ce chemin-là et c’est ainsi que je me suis retrouvé dans la filière. J’ai continué à me former jusqu’à l’obtention du Master et ensuite, j’ai travaillé en tant que Secrétaire comptable, en tant que Directrice financière et après, j’ai voulu faire une maîtrise en expertise financière. Bien que je n’ai pas choisi cette filière par passion, j’ai énormément appris sur le plan professionnel et c’est de là qu’est née l’idée de créer mon centre de formation qui cette fois me passionne vraiment.

 

LeGF : Quelle a été ton expérience de formation dans le privé ?

FNO : Pour avoir fait 02 ans dans le système universitaire public, j’ai trouvé que les études dans le privé étaient moins stressantes. Les étudiants ont beaucoup plus de temps pour mieux assimiler les cours. Après un Bac +2, j’ai basculé directement en cours du soir dans un établissement privé parce que je travaillais déjà le matin. En ce qui concerne le programme, je l’ai trouvé moins long et avec moins de matières qu’au public. Dans les établissements privés, les professeurs donnent généralement toutes les ressources. À l’université publique, il faut faire des recherches, il y a énormément de photocopies, il faut vraiment redoubler de beaucoup d’effort pour tirer son épingle du jeu. En ce qui concerne les évaluations, les notes sont plus généreuses dans le privé. Ce ne sont pas les mêmes réalités qu’au public. Il y a de très bonnes conditions dans le privé. J’ai adoré l’expérience de formation dans ce cadre-là en ce sens que la formation n’est pas seulement axée sur les études. Il y a d’autres activités extra-scolaires qui vous permettent de vous insérer plus tard dans le monde professionnel et de vous construire un réseau.

LeGF : Quelle a été ton expérience de formation à l’université publique ?

FNO : J’ai commencé mon parcours universitaire dans une université publique jusqu’au BTS. De par mon expérience, je trouve qu’il y a énormément de pression. Une pression continue qui vous demande de donner le meilleur de vous-même et vous amène à fournir toujours un grand effort. Ajouté à cela, il y a cette difficulté à passer à la classe supérieure. Ce n’est pas du tout facile, car il fallait soit avoir les 12 de moyenne requis, soit redoubler, soit être renvoyé. Il faut noter cependant qu’on a eu avec mes camarades des professeurs extrêmement compétents et le programme que j’ai vraiment apprécié était très rigoureux. Il était complet et on avait des Docteurs et des Professeurs comme enseignant. 

LeGF : Quelle a été ton expérience de formation à Accra au Ghana ?

FNO : Après le Master et après avoir travaillé 5 ans, j’avais envie de me spécialiser dans le domaine de la finance. J’ai opté pour Accra parce que dans mes recherches, le domaine de la bourse et des marchés financiers y était plus développé. Pour quelqu’un qui veut étudier l’anglais ou étudier au Ghana, il doit être bien préparé mentalement. Quand vous arrivez, vous êtes francophone, il y a la barrière de la langue qui se pose. Vous passez d’abord par une école de langue avant d’aller continuer votre formation, que ce soit un cursus universitaire ou une formation spécialisée. Moi, j’avais opté pour une formation spécialisée. Il faut noter que le coût de la vie était plus cher à Accra qu’à Ouagadougou. Il y a des transports en commun, mais on marche énormément là-bas. Lorsque tu quittes tes parents pour aller étudier à l’étranger, tu dois faire preuve d’autodiscipline, de détermination parce que tu es là pour atteindre des objectifs. Quand tu les auras atteints, tu pourras retourner au pays ou rester si par chance, tu trouves une opportunité d’emploi. Mais c’est toujours bien de retourner au pays et d’apporter sa contribution à la construction de l’édifice. Pour tous ceux qui veulent s’expatrier pour étudier ailleurs, il faut que vous soyez donc en mesure de faire preuve d’autodiscipline pour vraiment prendre à cœur vos études.

LeGF : Pourquoi avoir entrepris de mettre en place une bibliothèque pour les enfants ? 

FNO : L’idée de la bibliothèque et d’entreprendre dans le social en gros est partie de ma passion pour le livre et la lecture. J’avais à cœur de faire découvrir cette passion et de lutter contre l’idée selon laquelle les Africains n’aiment pas lire. Le bon moyen d’amener les enfants à aimer la lecture, c’est de les prendre depuis le bas âge. Lorsque vous avez cette habitude ancrée depuis petit, c’est plus facile en grandissant. Avec des proches, nous avons créé une ONG dénommée “Book For Kids” et mis en place une bibliothèque communautaire où nous mettons à disposition des enfants du quartier des livres qu’ils peuvent venir lire 2 ou 3 fois par semaine afin de s’évader. Le livre est un excellent moyen pour se cultiver et parcourir le monde en restant chez soi. Comme le dit un auteur, un adulte va lire pour se faire plaisir, un enfant va lire pour se construire. C’est cela qui nous a conduits aussi à donner des cours sur les sites des déplacés internes avec le programme “Teach For Burkina”. À cause de la question sécuritaire, il y a près de 14 % des structures éducatives qui sont fermées. Notre objectif avec le programme, c’était d’apporter l’éducation aux enfants qui n’avaient plus du tout accès aux écoles.

LeGF : Qu’est ce que Digitalix School ?

FNO : Digitalix School est un centre de formation professionnelle. Nous faisons spécifiquement des formations très pratiques. Des formations à l’issue desquelles vous apprenez un métier et vous pouvez vous lancer après dans le domaine dans lequel vous avez acquis de nouvelles compétences. Nous proposons des formations très pointues dans le graphisme, le codage, la maintenance informatique, la pâtisserie et la décoration. Ce que je fais au quotidien, c’est gérer les programmes, recruter des apprenants, recruter des professeurs et préparer les rentrées.

LeGF : Quels sont tes conseils pour le choix d’une formation ?

FNO : Le choix de la formation est très important, c’est le début de la vie d’adulte. Lorsque ce choix est raté, on risque de reprendre, de bifurquer ou d’aller travailler dans un domaine que l’on n’aime pas. Il faut prendre des conseils auprès des parents, faire des brainstormings avec vos amis. Il y a des filières qui ont beaucoup plus le vent en poupe que d’autres. Il y en a aussi qu’on appelle des filières porteuses. Donc renseigne-toi auprès des autres, sur Internet, etc. Aujourd’hui, on a tout pour se renseigner. La première chose et la seule chose à faire, c’est d’aller vers votre passion. Le conseil que je pourrai donc te donner concernant le choix de ta future formation, c’est de choisir un domaine qui te passionne et de toujours aller vers un domaine que tu aimes. Quand tu évolues dans ce que tu aimes, tu n’as pas l’impression de travailler. Et lorsque les coups durs se présenteront, tu arriveras à y faire face, car tu sais le sens, le chemin que tu as donné à ta vie. 

LeGF : Quels sont tes conseils pour le choix d’une école ?

FNO : Pour faire le choix de son école, c’est très simple. La première chose à faire, c’est le tour des universités. Renseigne-toi sur les modules enseignés. Au secrétariat de l’établissement, il faut demander le programme détaillé. Si on n’est pas en mesure de te le donner, il faut s’abstenir de choisir cette école. Il faut vérifier que les diplômes délivrés par l’école qui t’intéresse sont reconnus par le CAMES. Et pour cet aspect, il faut surtout faire très attention avec les universités privées. Dans les universités publiques, il n’y a pas de soucis, les diplômes sont reconnus directement par CAMES. Si dans la quête de l’information, il ressort que la reconnaissance est à venir avec ta promotion, il faut aussi s’abstenir.

Quand vous serez à la recherche d’un emploi, vous comprendrez le sens et l’importance d’avoir le diplôme reconnu par le CAMES. 

LeGF : Quel est ton mot de fin ?

FNO : Je voudrais remercier Le Grand Frère pour l’opportunité qu’il m’a donné de m’exprimer sur mon parcours, sur la formation professionnelle et le choix de filière qui est vraiment très important. Je vous invite à consulter le site pour vous informer sur les formations existantes, découvrir des parcours professionnels à travers les partages d’expérience et trouver votre orientation scolaire et professionnelle.

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