L’activité touristique est un domaine plein d’opportunités qui réunit plusieurs autres secteurs comme l’hôtellerie, la restauration, le transport aérien, etc. Avec Sylviane Goulois/Ouedraogo, nous découvrons cette semaine le métier de technicienne supérieure du tourisme et de l’hôtellerie
Le Grand Frère : Bonjour, peux-tu te présenter ?
Sylviane Goulois (SG) : Bonjour, je suis Sylviane Goulois/Ouedraogo, je suis technicienne supérieure d’hôtellerie, actuellement promotrice de l’espace culturel Yelba.
LeGF : En quoi consiste ton métier ?
SG : Un technicien de tourisme et d’hôtellerie est une personne qui travaille à la promotion et à la valorisation du tourisme et des services hôteliers en proposant ou en assistant des services d’établissements d’accueil, dans l’hébergement, la restauration, la valorisation de la culture.
LeGF : Quels sont les débouchés de ta formation ?
SG : Après une formation en tant que technicien (e) de tourisme et de l’hôtellerie, il y a des ouvertures professionnelles dans plusieurs domaines tels que la restauration, la gestion hôtelière, le secteur aéroportuaire, les loisirs touristiques, etc.
LeGF : Comment s’est fait ton choix de formation ?
SG : Ayant effectué mes études primaires à Abidjan où je suis née, j’ai été un peu perdu lorsque je suis venu au Burkina Faso. Dès lors, j’ai toujours porté un regard personnel sur ma culture. Je voulais savoir exactement d’où je viens, qu’est ce qu’un Mossi, etc. Je me suis vite intéressé à mes origines et à la culture.
Pour des raisons familiales, j’ai dû arrêter les études pour rentrer dans la vie active. Pendant que je travaillais, j’entreprenais. Je me suis intéressé à développer des concepts d’événements culturels pour valoriser les objets traditionnels africains au plan burkinabè. Au vu de mon implication dans ces activités culturelles, je me suis dit qu’une formation me permettrait de mieux développer tout ce que je voulais faire et de me parfaire dans l’événementiel. C’est ainsi que je m’oriente et fais le choix de reprendre des études en intégrant une haute école d’hôtellerie et de tourisme.
LeGF : Quels sont les diplômes que l’on peut obtenir dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie ?
SG : Le tourisme est un domaine assez vague. La formation commence dès le BEPC. Ici, il y a des écoles qui proposent des formations en hôtellerie et tourisme, surtout en hôtellerie et restauration à partir du brevet. Mais le plus souvent, ce qui est recommandé c’est de commencer à se former après le Baccalauréat. Il est possible de faire un Baccalauréat professionnel en hôtellerie ou de poursuivre un BTS ou un DUT après l’obtention d’un Baccalauréat général. Il faut au minimum un niveau Bac +2, Licence et Master pour obtenir par exemple un poste d’administrateur en tourisme et hôtellerie. Dans mon cas, j’ai fait un BTS puis j’ai parfait ma formation pratique en France et je suis revenu pour m’insérer dans le monde professionnel.
LeGF : Quelle est ton expérience de formation dans un établissement privé ?
SG : J’ai commencé ma formation en tourisme et hôtellerie dans un établissement privé à Ouagadougou au sein duquel l’enseignement reçu était de qualité. Lorsque je suis allé en Europe pour mon stage, je n’ai pas eu besoin de faire une mise à jour de ma formation. Avec mes camarades, nous étions de la première promotion. On était accompagné par nos enseignants et on avait des stages pratiques dans différents établissements. À l’époque, on était vraiment fier parce qu’il n’y avait pas trop de formation dans le secteur touristique au Burkina Faso.
LeGF : Quelle a été ton expérience de formation en France ?
SG : L’expérience de formation en France et à l’extérieur en général, c’est comme un couteau à double tranchant. Étudier à l’étranger peut faire rêver, mais il y a beaucoup de difficultés à connaître avant de s’y engager.
Lorsque tu quittes ton pays en tant que jeune burkinabè pour une autre contrée, tu te heurtes à une différence culturelle évidente. Il faut s’adapter, s’intégrer aux réalités du pays hôte et c’est quand même assez problématique parce que tu es seul sans la famille. Il faut se prendre en charge, cultiver de l’autodiscipline, garder en tête son objectif : ses études et tout mettre en œuvre pour que le séjour se passe bien en ayant la bonne attitude pour ne pas basculer du mauvais côté des choses.
C’est aussi une expérience qui permet une ouverture d’esprit et qui aide à apprendre sur soi. On devient plus résilient, car il faut se battre deux fois plus qu’au pays pour s’en sortir. Il y a beaucoup de sacrifices à faire et pour les études, le mieux c’est de commencer au Burkina Faso avant d’aller ensuite à l’étranger parce qu’en termes de coût, c’est assez cher.
LeGF : Qu’est ce que Yelba ?
SG : Yelba est un restaurant, un espace culturel qui regroupe plusieurs activités culturelles. Nous sommes dans la restauration et nous faisons la promotion des prestations artistiques en live. En effet, je m’investis énormément pour la promotion des concerts live qui se tiennent tous les week-ends au Yelba, avec différents groupes. Nous faisons la promotion de tout ce qui est culturel. Il y a donc des défilés de mode organisés, des émulsions et vente d’objets traditionnels ou artistiques et des journées culturelles lors desquelles la restauration traditionnelle est proposée et on arrive à proposer des mets de toutes les ethnies du Burkina ce qui est très intéressant, car on a une diversité des mets périodiquement.
LeGF : Quels sont tes conseils pour le choix d’une formation ?
SG : Mon premier conseil, c’est de faire un choix professionnel personnel basé sur ce à quoi on aspire réellement. Se poser la question de savoir : qu’est-ce que je veux faire ? C’est très important pour la suite de l’orientation professionnelle. Tu dois t’assurer que ton futur domaine d’activité soit plaisant. Le deuxième conseil est celui-ci : en étant encore en milieu scolaire, il faut chercher à faire des stages pratiques dans les domaines auxquels on s’intéresse pour avoir une idée réelle du métier de façon pratique. Quand on commence par des stages en étant jeune, c’est très bien, car on a déjà une idée factuelle de ce qu’on veut faire. Vous apprendrez en ayant par la même occasion un petit revenu.
LeGF : Quels sont tes conseils pour le choix d’une école ?
SG : Il y a des écoles pour lesquelles il est possible de se renseigner sur Internet pour voir s’ils sont homologués au niveau national et international, pour savoir si ce sont de bonnes écoles, si les cours sont de bonnes qualités. Au niveau des établissements publics, il y a des universités de bonne qualité reconnues d’office par l’Etat burkinabè. Pour ce qui est des établissements privés, il faudra faire très attention quant au choix et choisir une école qui vous permettra d’être compétitif sur le marché de l’emploi.
LeGF : Quel est ton mot de fin ?
SG : Je remercie Le Grand Frère pour cette initiative qui permet aux jeunes de découvrir des métiers, des formations grâce aux partages d’expérience. À notre époque, il n’y avait pas un tel outil pour nous aider à nous orienter. Je vous invite à visiter la plateforme pour y découvrir des conseils sur comment s’orienter, trouver des formations, des écoles et votre voie.