Le métier de nutritionniste avec Danielle Bouda

Le métier de nutritionniste consiste à donner des conseils en relation avec la nutrition et l’impact des aliments sur notre métabolisme.
Avec Danielle Bouda de D’s Health and Fitness nous découvrons son métier, son parcours de formation et ses conseils pour manger équilibrer, mais aussi et surtout pour mieux s’orienter.

Le Grand Frère (LeGF) : Bonjour, peux-tu te présenter ?

Danielle Bouda (DB) : Bonjour, je suis Danielle Bouda, je suis nutritionniste de formation et je suis la promotrice de la structure D’s Health and Fitness qui évolue dans la livraison de repas diététique.

LeGF : Qu’est ce qu’un nutritionniste ?

DB : Le métier de nutritionniste consiste à donner des conseils en relation avec la nutrition, l’impact des aliments sur notre métabolisme et notre organisme. Le nutritionniste a un rôle de sensibilisation de la communauté. Il éduque sur comment s’alimenter, pourquoi manger certains groupes d’aliments et fait comprendre l’impact de ces groupes d’aliments sur le plan psychologique, social, émotionnel, professionnel,physique, etc.

LeGF : Quelle est l’importance de ton métier ?

DB : Mon métier trouve son importance surtout dans la sensibilisation et dans la satisfaction de voir un patient sensibilisé retrouver le sourire après avoir consommé un certain groupe d’aliments. Le rôle du nutritionniste ne consiste pas qu’à donner des restrictions alimentaires. Son objectif, c’est surtout de vous apprendre à manger sainement, équilibré et de vous permettre de vivre aussi longtemps que le bon Dieu aura décidé. La santé passe aussi par les aliments et en tant que spécialiste de la nutrition, le nutritionniste a pour mission de vous aider à retrouver votre santé grâce aux aliments qui vous font du bien afin de vous éviter quelques maux.

LeGF : Comment s’est déroulée ta formation ?

DB : Vu que j’ai étudié dans une université américaine, j’ai d’abord pris des cours de langues pendant 06 mois afin de pouvoir suivre ma formation en Anglais. Pour aboutir ensuite au métier de nutritionniste, il faut 02 années préparatoires et 04 années de formation pure en nutrition-diététique. Les premières années préparatoires se font en tronc commun avec les étudiants en médecine. Ensuite, selon le domaine, chacun commence sa spécialisation à partir de la Licence et poursuit avec le Master et le Doctorat (actuellement, je suis doctorante parce que je veux faire des recherches poussées sur certains aliments et leur impact sur la santé). Pour valider la formation, 450 heures de crédits sont nécessaires. On vous donne le libre choix de parfaire votre formation dans le domaine clinique, dans le domaine communautaire ou dans le domaine social avec des stages que l’on appelle “pré et post graduation” en plus du stage après la soutenance qui est obligatoirement clinique. 

LeGF : Quels sont les débouchés de cette formation

DB : Après la Licence, vous pouvez travailler aux États-Unis dans les supermarchés parce que ce sont des entités qui s’intéressent à la santé du consommateur. Ils embauchent donc des nutritionnistes diététiciens pour donner des conseils aux clients. Dans ce cadre, il sera question par exemple d’animer des ateliers de conseil en nutrition et d’inviter les clients à y participer. Il y a deux paramètres à prendre en compte pour travailler en Amérique. Il y a d’abord le volet clinique qui vous oblige à avoir un diplôme de nutritionniste diététicien d’État pour pouvoir exercer. Il y a ensuite le volet gouvernemental où l’État offre des postes de conseiller nutritionniste dans le département santé publique, santé maternelle et infantile pour le bien-être de la femme et de l’enfant à la naissance et pendant l’allaitement. Vous pouvez aussi intervenir dans la santé publique comme acteur dans la sensibilisation.

LeGF : À quoi correspond le bachelor en nutrition, quels sont les modules enseignés ?

DB : Le Bachelor, c’est une combinaison de 04 années de formation en sciences des aliments et en santé publique. Les étudiants apprennent à connaître et à comprendre le lien entre les aliments, les maladies chroniques et la santé quel que soit l’âge. On apprend tout sur les conséquences positives ou négatives des aliments sur la santé en général de l’être humain. C’est une formation dans laquelle on retrouve aussi beaucoup de chimie, d’anatomie, de physiologie et de volet social. Pourquoi le social ? Parce que l’État dans lequel j’étais offrait des bons alimentaires aux populations. Ces bons leur permettaient de faire des achats dans certains supermarchés reconnus de la ville. Notre rôle social pendant la formation consistait donc à aider les habitants à faire leurs courses en choisissant les aliments et nutriments qu’il fallait pour manger sain et équilibré.

LeGF : Quelles sont les perspectives après un Bachelor en nutrition ?

DB : Après le Bachelor, il faut une année de stage clinique. Ensuite, il faut s’assurer d’être retenu et payé dans la clinique dans laquelle on veut aller exercer pour une année. Cela, afin de pouvoir financer les frais d’inscriptions pour passer le test d’État et avoir le titre de diététicien d’Etat. Dans mon cas, je pouvais faire tout le parcours et passer le test, mais mon statut d’élève internationale ne me permettait pas d’exercer.

Après l’année de stage, vous pouvez faire un Master dans une autre université si vous le souhaitez. En fonction de vos notes après la maîtrise, vous pouvez faire une année préparatoire ou aller directement au Doctorat. C’est vraiment à l’étudiant en fonction de ses besoins, de ses moyens financiers (bourse, subvention, etc) de construire la suite de sa formation étape par étape. Personnellement, j’ai décidé de travailler, d’acquérir de l’expérience avant de continuer. Actuellement, je prends des cours en ligne en vue d’obtenir le Doctorat.

LeGF : Quelle est ton expérience des cours en ligne ?

DB : Pour suivre des cours en ligne, il faut surtout veiller à bien planifier son temps de travail, d’étude et de repos afin d’être productif à tous les niveaux. Ce n’est pas facile de combiner les études avec la vie professionnelle et la vie entrepreneuriale. Mais quand tu as des objectifs bien définis et que tu connais la résultante, tu trouveras la force et la volonté de continuer malgré les difficultés. 

 

LeGF : Quelle est ton expérience des études aux Etats Unis ?

DB : Étudier à l’étranger est un vrai challenge, car cela permet de développer une certaine maturité, et même un esprit entrepreneurial. Mes études à l’étranger ont été une expérience positive. De la formation que j’ai reçue aux personnes avec qui j’ai collaboré, tout s’est bien passé.

La différence notable qu’il y a, réside dans le système éducatif et dans les programmes proposés. Les modules, l’intensité et la complexité de la formation ne sont pas du tout pareils qu’au Burkina Faso. Il en est de même pour le nombre d’années de formation et pour les débouchés. Après des études à l’extérieur, tu ne peux que souhaiter ce même niveau d’avancée dans ton pays. D’où l’envie d’avoir mon Doctorat pour enseigner tout ce que j’ai appris à mes jeunes frères ici et pourquoi pas partager mes connaissances à des professionnels.

LeGF : Quels sont tes conseils pour le choix d’une formation ?

DB : Si tu recherches une formation pour devenir nutritionniste, je te conseillerai de chercher à connaître les modules dispensés et les différents débouchés. Est-ce qu’avec cette formation, je peux me proclamer nutritionniste ? Est ce qu’avec cette formation, je peux aller vers une Organisation Non Gouvernementale (ONG) pour être nutritionniste sociale ou communautaire ?

De façon plus large, il faut se poser un bon nombre de questions importantes. Quel est le coût de la formation ? Comment est-ce que je pourrais payer mes frais de scolarité ? Qu’est-ce que je peux faire en parallèle pour subvenir à mes besoins ? Combien de temps vont durer les études ? Est-ce que je veux vraiment apprendre tel métier et pourquoi je veux le faire ? Si tu n’as pas la réponse à ces interrogations, il sera difficile pour toi d’aller au bout de ton cursus académique. Les études vont te demander de l’investissement financier et personnel et si tu n’es pas suffisamment motivé, tu risques de baisser les bras. Pour trouver la formation qui te correspond, il faut une bonne période d’introspection, de recherches et il ne faut surtout pas hésiter à poser des questions stratégiques aux bonnes personnes.

LeGF : Quels sont tes conseils pour le choix d’une école ?

DB : Pour le choix de l’école, mon conseil, c’est de trouver un établissement dont les diplômes sont reconnus par le CAMES et de prendre en considération sa crédibilité. Il y en a beaucoup qui ouvrent des écoles malheureusement juste pour du business. Les modules de formation sont incomplets et l’expertise des enseignants reste à vérifier. Il est inconcevable d’injecter de l’argent dans une école et se rendre compte que le diplôme délivré ne peut pas être utilisé pour travailler, la reconnaissance du diplôme et la bonne réputation de l’école sont des aspects à ne pas négliger dans le choix de votre institut de formation. 

LeGF : Quel est ton mot de fin ?

DB : Merci d’avoir initié cette plateforme Le Grand Frère pour que nos petits frères puissent s’inspirer des parcours de leurs aînés. N’hésitez pas à visiter la plateforme pour découvrir des partages d’expériences, des métiers et bénéficier de conseils pour mieux construire votre projet d’orientation scolaire et professionnelle.

Danielle Bouda et Josias Diendere

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