Le métier de biochimiste avec Pascal Barro

Biochimiste de formation, Pascal Barro a été confronté à des difficultés qui l’ont conduit à développer des solutions et des techniques pour optimiser le temps de travail et la maîtrise de certains logiciels. Nous découvrons cette semaine avec lui son parcours en tant que biochimiste et entrepreneur ainsi que ses conseils pour mieux s’orienter.

 

Le Grand Frère (LeGF) : Bonjour peux-tu te présenter ?

Pascal Barro (PB) : Bonjour, je me nomme Barro Pascal Wendpanga, je suis biochimiste de formation et entrepreneur. 

LeGF : Qu’est ce que la biochimie et en quoi consiste le métier de biochimiste ?

PB : La biochimie est la science du vivant. C’est l’étude du vivant à l’échelle moléculaire. Moi, j’étudie la biochimie des substances naturelles. Dans ce cadre-là, je travaille énormément sur les plantes, les molécules issues des plantes qui servent à soigner et à lutter contre les bactéries. Le quotidien du biochimiste est vraiment très passionnant parce que l’on fait beaucoup de documentation, de recherche, mais on va également sur le terrain. On fait des enquêtes pour savoir quelles sont les plantes qui sont utilisées par les populations, pour soigner une pathologie donnée et on essaie d’expliquer cela de façon scientifique. Globalement, on réalise des projets, des activités de recherche. Une fois que le programme ou les questions de recherches sont terminés, on retourne au laboratoire pour continuer la recherche et l’analyse. Cette activité de recherche peut s’appliquer sur la santé, sur les humains, sur les bactéries, sur d’autres organismes, et même sur les animaux d’élevage.

LeGF : Quelle est l’importance de ton métier ?

PB : Lorsqu’on tombe malade, on prend des médicaments. D’où viennent-ils ? C’est généralement des recherches que nous avons menées dans notre domaine pour essayer de comprendre comment telle bactérie fonctionne, comment telle maladie fonctionne et quels sont les mécanismes qu’on peut utiliser pour justement combattre cette pathologie. Les bactéries, les microbes ou les virus, ils agissent tous au niveau moléculaire. Pour pouvoir les combattre, on est obligé d’aller au niveau moléculaire. L’importance du biochimiste réside donc dans le fait que nous apportons des solutions pour la santé des populations. Nous intervenons également dans d’autres domaines que ce soit le contrôle de l’eau, des boissons, etc.

LeGF : En quoi consiste la formation en biochimie ? Quelles sont les aptitudes à avoir ?

PB : La biochimie, c’est typiquement l’étude de tout ce qui est vivant. On y étudie de façon générale la biologie qui est l’étude du vivant, mais à une échelle beaucoup plus grande. On étudie les organismes à l’échelle du microscope. En effet, dans la biochimie, il y a la microbiologie qui consiste à l’étude des micro-organismes qui sont des organismes tout petits que l’on retrouve à l’échelle moléculaire. Il y a également l’étude de leurs structures moléculaires parce que toute cellule est constituée d’un assemblage de molécules. Avoir de bonnes aptitudes en chimie dans cette filière est un atout non négligeable. Vous devez donc comprendre la chimie, les mathématiques et la physique, car on étudie souvent des techniques de physique pour pouvoir faire des analyses.

LeGF : Quels sont les débouchés en biochimie ?

PB : Les débouchés dans le domaine de la biochimie sont infinis. Certes, il y a tout d’abord l’enseignement et la recherche, mais il y a également l’entrepreneuriat. Techniquement ce que fait le biochimiste, c’est résoudre des problèmes. Il peut tout aussi bien intervenir donc dans des domaines comme la programmation informatique (je suis programmeur), les industries agro-alimentaires, les industries pharmaceutiques, la médecine traditionnelle, etc.

LeGF : Comment as-tu fait ton choix de formation ?

PB : Après le Baccalauréat, j’étais plus intéressé par les domaines tels que la physique nucléaire, la robotique, etc. Après consultation des avis (la société, la famille) il m’a été conseillé de m’impliquer dans une filière qui contribue à la résolution de problèmes sociaux, qui a de l’impact. En tenant compte de ce conseil, j’ai choisi un domaine dans lequel je pourrais aussi développer mon intérêt pour les technologies et aider les personnes à résoudre les problèmes auxquels ils font face couramment. C’est pour cette raison que j’ai opté pour les sciences biologiques. Je me suis retrouvé en substance naturelle par la suite parce que pour moi, c’est le domaine qui est le plus transversal, car il intervient dans plusieurs autres aspects de la biologie et de la biochimie.

LeGF : Quel est l’intitulé de ta Licence et quelles sont les perspectives après ce niveau d’étude ? 

PB : Ma Licence en biologie est plus exactement une Licence en biochimie des substances naturelles. Généralement, après ce niveau, vous pouvez travailler dans les laboratoires comme analyste technicien de laboratoire. Pour avoir effectué des stages dans plusieurs entreprises, je me suis retrouvé dans le domaine de l’analyse de l’eau, le contrôle qualité, la microbiologie. Il y a aussi la possibilité de se lancer dans l’entrepreneuriat ou d’intégrer l’administration publique.

 

LeGF : Quel est l’intitulé de ton Master et quelles sont les orientations possibles après ce diplôme ?

PB : J’ai poursuivi mon parcours avec un Master en biochimie et valorisation des substances naturelles. C’est un peu plus poussé. On nous apprend à travailler sur le matériel végétal, la médecine traditionnelle, etc. Il y a aussi les techniques analytiques et suivant le domaine dans lequel vous évoluez, vous pouvez travailler sur des micro-organismes ou sur la santé humaine. Vous pouvez vous retrouver facilement à travailler dans des laboratoires biomédicaux. Mais vous pouvez aussi être dans des entreprises ou dans la gestion de projet, car dans la sous-région, beaucoup d’entreprises recrutent des biochimistes pour superviser leurs productions.

LeGF : Qu’est ce que le Doctorat dans le domaine de la biologie ?

PB : Le Doctorat correspond à peu près à 7 à 8 années d’études que l’on boucle avec la thèse. La thèse en réalité vous met face à une question de recherche à laquelle il faut apporter une réponse. Lorsque vous êtes en Licence, on vous explique comment est ce que les choses fonctionnent. En Master, on vous explique comment est ce que l’on mène la recherche, on vous guide. En thèse, on vous pose le problème et on vous dit de trouver la solution. C’est un travail très intellectuel et j’ai beaucoup de respect pour les aînés qui se sont déjà lancés dans ce domaine parce que c’est un vrai challenge. Des retours obtenus auprès de mes prédécesseurs, après la thèse, les débouchés qui ressortent sont l’entrepreneuriat, l’enseignement et la recherche sur les questions institutionnelles aussi bien sur le plan national qu’international.

LeGF : Quelle a été ton expérience de formation à l’université publique ?

PB : Peu importe l’établissement dans lequel on est, le plus important, c’est le travail personnel de l’étudiant. J’ai étudié dans une université publique et je trouve que l’enseignement y est de qualité. Je n’ai pas eu l’occasion de faire un établissement privé donc je ne saurai relater les conditions dans lesquelles ils travaillent. Ce qui importe au final, c’est le résultat que vous rendez. En Licence par exemple, on va vous noter sur des évaluations. Mais à partir du Master et du Doctorat, c’est votre travail qu’on évalue. Quel que soit le parcours que vous avez fait, c’est votre engagement et votre passion pour vos études qui comptent.

Si vous travaillez bien, quel que soit votre établissement d’origine, on ne peut pas cacher la qualité de votre travail.

LeGF : Comment tu te retrouves dans l’entrepreneuriat digital ?

PB : Mon goût pour l’entrepreneuriat digital s’est développé parallèlement parce que pour comprendre les choses rapidement, pour pouvoir travailler vite, être performant, il faut maîtriser le numérique et l’informatique qui est l’outil avec lequel on travaille. De par mon expérience dans la biochimie, j’ai été confronté à plusieurs difficultés notamment le temps passé devant l’ordinateur. J’ai aussi constaté que beaucoup de personnes ne maîtrisent ni l’outil informatique, ni les logiciels, ni les techniques de travail efficaces devant un ordinateur. Au regard de cela, j’ai développé des techniques de travail qui me permettent comparativement à un individu normal de travailler 3 à 4 fois plus vite. Si vous gagnez en temps, vous gagnez en productivité. Et dans notre domaine, on a aussi besoin de maîtriser les outils de communication pour pouvoir expliquer simplement au grand public, des choses qui sont complexes. J’ai décidé donc d’entreprendre dans le digital à cause de tous ces éléments. 

LeGF : Quels sont tes conseils pour le choix d’une formation ?

PB : Mon conseil à mes jeunes frères qui viennent d’avoir le Baccalauréat, c’est de ne pas chercher à aller forcément dans une filière qu’on aime. Ce que tu aimes comme domaine d’étude doit correspondre à un besoin de la société ou rencontrer un problème qui est présent dans la société que tu pourras résoudre avec tes compétences acquises après la formation. Lorsqu’on atteint cette interface, on ne peut naturellement qu’être épanoui dans l’environnement dans lequel on sera.

Pour devenir biochimiste comme moi, il faudra s’armer de beaucoup de courage et savoir se motiver. Quelles que soient les difficultés auxquelles vous faites face, vous devez toujours garder cette flamme, cette motivation et toujours allez de l’avant.

LeGF : Quels sont tes conseils pour le choix d’une école ?

PB : Le choix d’une école ou d’une université après le Baccalauréat, dépend évidemment des moyens à la disposition des parents, mais aussi de la filière dans laquelle vous voulez vous former. Il y a aussi le temps que vous êtes prêt à investir dans les études. Par rapport à la biochimie par exemple, il est nécessaire de prendre le temps de s’informer sur la réputation de l’établissement. C’est important d’en tenir compte et pour ce faire, il faut s’informer avec les grands frères, les aînés de la filière. Ces derniers pourront vous dire quelles sont les conditions dans lesquelles ils apprennent. Il est aussi important que l’établissement ait des diplômes reconnus par le CAMES surtout si vous voulez évoluer de la Licence jusqu’à la thèse dans le domaine de la biochimie.

LeGF : Quel est ton mot de fin ?

PB : J’aimerais encourager mes petits frères, car la vie d’étudiant est un challenge, mais également une opportunité. Ne vous focalisez pas uniquement sur les études, développez également votre vie associative. J’ai été membre de certaines associations de la société civile et de mouvements de jeunesse. Je vous encourage à le faire parce que ça va vous aider à construire un réseau. Vous allez apprendre à communiquer avec les autres et c’est très important. 

Je félicite vraiment Le Grand Frère pour cette initiative qui est de faciliter l’orientation scolaire et professionnelle. Je ne connaissais pas la plateforme et je l’ai découvert grâce à une amie. J’ai été émerveillé. Je vous invite à découvrir le contenu très éducatif qui y est partagé ainsi que des conseils pour vous aider à trouver votre voix.

Pascal Barro et Josias Diendere

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    • Bonjour Aminata Biaye,
      Merci pour votre intérêt pour cet article, vous découvrirez bientôt un autre profil en chimie qui vous permettra de voir toutes les perspectives qui s’offrent à vous dans cette filière. Suivez nous aussi sur Facebook et Instagram pour ne rien manquer.
      Cordialement,

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