Le génie logiciel avec Karaga Oumar, ingénieur logiciel chez Google

Après avoir brillamment réussi à son BEPC en 2011, il bénéficie d’une bourse américaine pour intégrer l’Ecole Internationale de Ouagadougou (ISO) et ses excellents résultats dans cette école américaine lui ont valu l’obtention d’une autre bourse américaine après le High School Diploma (l’équivalent du BAC) pour poursuivre ses études à Fisk University aux USA où il finit major de sa promotion en mai 2019.

Notre étoile nous parle à travers cette interview, de son parcours académique très inspirant et de son ambition pour son pays le Burkina Faso.

Association des Tableaux d’Honneur (ATH) : Pouvez-vous vous présenter à nos abonnés et à la population burkinabè ?

Oumar Karaga (OK) : Je m’appelle Karaga Oumar, je suis du Ganzourgou (Zorgho). Je suis ingénieur logiciel à Google et j’adore le football.

ATH : Quel a été votre parcours scolaire et académique (l’école où tu as été TH, tu as obtenu ton BAC et les universités ou grandes écoles fréquentées avec les diplômes obtenus) ?

(OK) : Alors que je faisais la classe de 3ème au Lycée Provincial De Zorgho, j’ai découvert et eu la chance de participer à l’émission TH en 2011. A l’issue des examens du BEPC, je bénéficiais d’une bourse d’étude de $40,000 pour étudier à l’Ecole Internationale de Ouagadougou (International School of Ouagadougou – ISO); cette bourse est attribuée aux deux meilleurs lauréats du BEPC au Burkina chaque année par ISO, une école Américaine.

Quatre (4) ans plus tard, avec le High School Diploma (équivalent du BAC en école Américaine) en 2015, je bénéficiais encore d’une bourse d’étude de $120,000 pour étudier aux Etats Unis à Fisk University. En Mai 2019 j’ai fini major de ma promotion et diplômé d’un Bachelor en Sciences Informatiques.

ATH : Avant d’intégrer Fisk University aux USA, vous êtes passé par ISO. Comment êtes-vous parvenu à intégrer ISO et comment s’est fait le passage de ISO à Fisk University ?

(OK) : Suite à mon admission au BEPC session 2011, mon proviseur m’a fait part d’une convocation par ISO pour un concours écrit et oral, auquel étaient aussi invités les 9 autres meilleurs élèves au BEPC de 2011. J’ai encore eu la chance à l’issue des tests de me voir octroyé une bourse d’étude de 4 ans.

ISO étant une école ou toutes les matières sont en Anglais, peu importe les disciplines, naturellement selon la performance au High School Diploma, les universités Canadiennes, et Américaines décident d’octroyer des bourses. C’est ainsi que Fisk University, une université libérale localisée à Nashville m’a fait honneur de cette bourse pour les 4 premières années d’université.

ATH : Parlez-nous de votre expérience Tableau d’honneur (TH) ? Que retenez-vous de cette émission de promotion de l’excellence ?

(OK) : J’ai de l’estime pour cette initiative de Monsieur Ben Moussa Boudane et de ses collaborateurs. Je retiens de cette émission une expérience riche en émotion car je ne m’étais jamais imaginé que mon humble parcours servirait d’exemple aux autres. En effet, j’éprouve de la joie lorsque des élèves du secondaire de Zorgho me contactent pour des conseils relatifs aux études. Le plus important pour moi est que l’on vienne à citer des dizaines de TH dans le Ganzourgou. Cette émission m’a aussi permis d’établir de fortes relations de parrainage avec sa Majesté le Naaba Sanem De Zorgho à qui je dois beaucoup.

Oumar Karaga, TH 2011

ATH : Vous êtes actuellement Software engineer ; en quoi consiste votre métier et quelle est la journée type d’un Software engineer ?

(OK) : En tant que Software Engineer, de façon générique je mène des réflexions sur des problèmes techniques, développe des solutions architecturales, évalue les avantages et inconvénients d’un design quelconque, établit un plan de réalisation de logiciel, développe le logiciel, le teste et le déploie. 

Plus spécifiquement, je travaille dans l’équipe de Google Cloud SQL, un produit d’auto-maintenance de base de données Postgres et MySQL. Cela consiste à développer des stratégies de monitoring, d’évaluation et d’alerte pour s’assurer que 99.99% des requêtes qui aboutissent à nos serveurs soient servies avec succès. Je suis aussi chargé de superviser le déploiement de mise à jour de sorte que ce soit graduel et que nos utilisateurs ne sentent aucune rupture dans leur usage des bases de données.

En dehors du travail, en tant qu’ingénieur Google, je profite des bénéfices au bureau tels que les jeux vidéos, le football, etc. Parfois, je suis des cours de cuisine administrés par des chefs à Google. Je suis également des cours techniques pour apprendre plus. Tout ça au service.

ATH : Qui peut devenir Software engineer et comment y arriver ?

(OK) : Il y a plusieurs manières de devenir software engineer. Quant à moi, je suis passé par le parcours classique consistant en une formation en ingénierie informatique à Fisk University. Essentiellement il faut être bon en algorithmes et structures de données, comprendre les systèmes informatiques, savoir programmer dans au moins un langage tel que Python, Java, Golang, etc.

ATH : Comment avez-vous réussi à intégrer Google et quelle a été votre expérience au sein de cette entreprise ?

(OK) : Mon histoire avec Google débute en 2015 en première année d’université où mon conseiller à l’université m’a encouragé à faire les Mathématiques et informatiques. Au premier semestre, j’ai donc postulé à un stage à Google de 3 mois. Mon dossier a été retenu, j’ai passé 2 entretiens techniques au tableau de 45 minutes chacun, et j’ai été retenu finalement pour travailler sur Google Search en 2016.

Vu ma performance durant le stage, j’ai bénéficié d’autres stages en 2017 et 2018 où j’ai respectivement intégré Google Shopping, et Google System Modeling And Actuation.

C’est en 2018 à ma dernière année universitaire que Google m’a permis une transition d’ingénieur stagiaire a ingénieur full time sur Google Cloud SQL.

ATH : Sur quel projet travaillez-vous chez Google, si ce n’est pas indiscret ?

(OK) : Je travaille sur Google Cloud SQL. En résumé, je suis chargé de la maintenance et de la fiabilité du système. Je regrette de ne pas pouvoir en dire plus.

ATH : Avez-vous un projet pour le BURKINA FASO dans le domaine des TICs ? Si oui, est-il possible d’avoir un avant-goût du projet ?

(OK) : J’ai manifesté l’intention de créer un carnet virtuel, une sorte de fichier pour tout Burkinabè qui naît et même pour les anciens. L’objectif est de se rassurer que partout où l’on va, dans tous les hôpitaux, sur le territoire national ou international, à partir de certaines informations, les médecins et agents de santé puissent voir l’historique des soins et maladies qu’un patient a eu depuis l’enfance.

ATH : Quel est ton plus grand rêve actuellement ?

(OK) : Mon plus grand rêve est que l’écosystème informatique au Faso s’améliore à tel point que l’Etat légifère sur des bénéfices fiscaux pour les Start-Ups et que l’on ait un hub, un secteur ou même une ville industrielle qui va attirer les sociétés informatiques telles que Huawei, Google, Facebook, etc, et surtout des compagnies endogènes.

« Nous devons nous battre dans chacune de nos disciplines pour être vraiment performants et amener d’autres jeunes sœurs et frères à vouloir être comme nous, surtout plus que nous! » Oumar Karaga

ATH : Quels conseils avez-vous pour la jeunesse burkinabè, les élèves et les étudiants en particulier ?

(OK) : Mon conseil est que chacun doit se fixer des objectifs de façon perpétuelle. Les victoires d’hier et les succès d’aujourd’hui ne sont pas ceux de demain, car même s’ils témoignent du passé ils ne garantissent point l’avenir. Nous devons nous battre dans chacune de nos disciplines pour être vraiment performants et amener d’autres jeunes sœurs et frères à vouloir être comme nous, surtout plus que nous!

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