Pour Ariane Rabo, la pâtisserie, c’est rendre les gens heureux. D’autodidacte passionnée à professionnelle, notre grande sœur de la semaine nous fait découvrir son quotidien de pâtissière chez Zaza, son parcours académique en marketing et management des projets et nous délivre ses conseils pour mieux s’orienter et trouver sa voie.
Le Grand Frère (LeGF) : Bonjour peux tu te présenter ?
Ariane Rabo (AR) : Bonjour, je suis Rabo Wendkouni Ariane, J’ai 26 ans et j’exerce dans la pâtisserie.
LeGF : En quoi consiste ton métier, quelle satisfaction en tires-tu ?
AR : Le quotidien d’un pâtissier, c’est de se lever très tôt, vérifier ses stocks et travailler. C’est un métier qui demande précision et organisation. En effet, c’est difficile pour un pâtissier d’avoir une vie sociale par exemple s’il n’est pas organisé.
Pour moi, la pâtisserie avant tout, c’est rendre les gens heureux. Le fait de me rendre compte qu’à travers mes gâteaux, j’apporte du bonheur aux autres me remplit aussi de joie. Cela me motive à continuer et c’est tout ça que j’aime bien dans la pâtisserie.
LeGF : Comment es-tu arrivée à la pâtisserie ?
AR : Il faut savoir que ça fait 18 ans que je fais des gâteaux. J’avais 8 ans quand j’ai commencé et à l’époque, c’étaient des petits gâteaux pour consommation à la maison.
À l’université, je n’étais vraiment pas sûre de ce que je voulais faire comme études. Un membre de la famille m’a suggéré de faire la pâtisserie ou la cuisine vu que j’aime le faire tout le temps. Je me suis dit pourquoi pas ? J’ai commencé à préparer toute seule de grands gâteaux en apprenant avec Internet. Aujourd’hui le savoir est accessible à tous sur le Web et j’ai l’habitude de dire : “Google est le meilleur ami de l’homme”. Il ne faut pas juste se dire que l’on ne sait pas faire parce qu’il n’y a personne pour nous apprendre. Il faut aller à la quête de la connaissance quitte à se former seul.
LeGF : Qu’apprend t-on en Marketing et Gestion commerciale ?
AR : En marketing et gestion commerciale, il y a les Mathématiques, les problématiques, les statistiques et la comptabilité. Il y a aussi des cours très intéressants comme les techniques de vente, la prospection, la logistique et le marketing digital. C’est d’ailleurs un module que j’ai apprécié. On utilise le marketing dans la vie courante sans savoir que c’est du marketing. Le marketing est utile dans tous les domaines et il est important si on veut être commerçant et être en mesure de bien vendre ses produits.
LeGF : Quelle a été ton ressenti durant ton Master en gestion de projet ?
AR : La première année en gestion de projet, j’ai beaucoup aimé. J’ai pris du plaisir, j’ai appris des choses que je ne connaissais pas. On étudiait l’environnement et plein d’autres notions. Je me suis dit que cela m’aiderait à gérer ma pâtisserie. Au cours de la deuxième année de Master, je me suis rendu compte que le programme ne me convenait peut-être pas. De mon expérience, je dirais que la gestion de projet, c’est beaucoup plus pour les personnes qui veulent œuvrer dans les projets humanitaires et de développement, etc.
LeGF : Pourquoi tenais-tu tant à te former et à avoir un diplôme en pâtisserie ?
AR : Au primaire, je m’intéressais déjà aux gâteaux, mais ma mère ne voulait jamais de peur que je me brûle. J’apprenais donc dehors à son insu avec les voisins. J’ai laissé tomber l’idée de faire la pâtisserie et après, j’ai recommencé à en faire jusqu’à ce qu’un grand frère me suggère de me lancer et d’en proposer à d’autres personnes.
Pour moi, la frustration face à un refus est le pire sentiment qui existe. On me refuse quelque chose, je me donne les moyens d’y arriver toute seule. On ne voulait pas que je fasse des gâteaux et je me suis dit que si j’arrive à en vendre, ça devrait aller. J’ai commencé ainsi et de fil en aiguille, j’ai pu me perfectionner. Avoir un diplôme, c’était comme une reconnaissance, un moyen d’attester de mes compétences et de prouver que la pâtisserie, c’est un domaine fait pour moi.
LeGF : Comment as-tu trouvé ton école de formation ?
AR : J’ai cherché plein d’écoles de pâtisserie dans lesquelles je n’ai jamais été accepté. Je me suis déplacé en France et j’ai fait des tests sans être accepté. C’est au moment où je voulais céder à l’abandon et au découragement que j’ai découvert par hasard sur Instagram, une école de pâtisserie qui proposait des formations en ligne. Je pouvais suivre les cours en ligne avec une coach qui m’a défini un programme pour l’année scolaire et l’examen, j’allais venir directement le passer sur place. C’était une période extrêmement difficile, car au même moment, j’étais en Master en gestion de projet. Il fallait donc aller en cours du soir, travailler sur la formation en pâtisserie sans oublier les commandes de gâteaux. Ce n’était pas évident, mais j’ai réussi à passer l’examen et lorsque j’ai vu mon nom sur le site de mon académie, j’ai vraiment été contente.
LeGF : Qu’est-ce que le Certificat d’Aptitude Professionnelle en pâtisserie ?
AR : Mon diplôme de pâtissier, c’est le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) pâtissier. Je l’ai obtenu en France et il est reconnu partout. Sachant que la pâtisserie française, c’est le Graal, c’était important pour moi d’avoir un diplôme français. Ensuite, il me crédibilise aux yeux de tous, des consommateurs, clients et de mes pairs. Quoi qu’on dise, les diplômes sont importants et permettent d’asseoir un certain respect pour le travail qu’on accomplit. Et avec ce diplôme, je peux travailler partout.
LeGF : Quels sont les débouchés après un CAP en pâtisserie ?
AR : À l’issue de ce diplôme, vous pouvez devenir chef pâtissier. Il y a plusieurs domaines dans la pâtisserie. Il y a la chocolaterie, il y a la glacerie, il y a la boulangerie qui sont toutes des spécialités de la pâtisserie. Dans tous ces domaines, vous pouvez vous former davantage. Moi, j’envisage une formation en boulangerie pour acquérir un savoir-faire dans la viennoiserie, le pain, etc. Il y a aussi le cake design qui joue beaucoup plus sur l’aspect visuel et la structure de la pâtisserie. Pour le moment, le cake design n’est pas reconnu comme les pâtisseries classiques. Il y a vraiment des formations et des études pour apprendre cela. Bien qu’ayant déjà une très bonne base en tant qu’autodidacte, avoir un CAP en pâtisserie est un grand atout qui me permet de travailler dans des établissements culinaires ou d’ouvrir un établissement professionnel.
LeGF : Quelle a été ton expérience de formation dans le privé ?
AR : Je ne saurais pas vraiment faire des comparaisons exactes avec l’enseignement dans le public, mais de mon expérience, dans étudier dans un établissement privé, c’est difficile. Le système LMD (Licence, Master, Doctorat) n’est pas simple du tout. Je me souviens que pour la plupart des cours, j’allais sur Internet pour approfondir la compréhension en mathématiques notamment. On entend beaucoup dire que le public est encore plus difficile dû aux effectifs nombreux. L’avantage du privé contrairement au public, c’est l’effectif réduit qui facilite le suivi des étudiants.
LeGF : Quels sont tes conseils pour le choix d’une formation ?
AR : Si tu recherches ta formation et ton futur métier, le conseil que j’ai à te donner, c’est de t’écouter. Il faut faire une introspection et puiser au fond de soi ce que tu veux faire, ce qui t’intéresse comme domaine, ce qui te plaît réellement parce que ça ne sert à rien de choisir une filière pour faire plaisir aux parents. Il faut donc s’écouter et demander aux uns et aux autres des conseils sans s’oublier.
LeGF : Quels sont tes conseils pour le choix d’une école ?
AR : Ce n’est pas toujours évident de trouver l’école qu’il nous faut. Il faut prendre le temps de chercher, de scruter, de se renseigner pour trouver ce qui te convient. Il se peut que l’école qui t’intéresse ne soit pas accessible ou que tu essuies un refus quant à l’admission. C’est un élément qui peut décourager, mais il ne faut pas abandonner.
On ne sait pas toujours ce que Dieu a prévu pour nous. Mon conseil, c’est de prier pour que Dieu te guide, qu’il t’éclaire et te conduise sur le chemin qu’il a tracé pour toi. Une fois qu’il l’a tracé, tu verras, tu n’auras plus de difficultés et quand bien même il y en aura, tu arriveras à les braver très facilement.
LeGF : Quel est ton mot de fin ?
AR : Mon ultime conseil, je le répète, c’est de ne pas abandonner. N’abandonnez pas ce que vous avez en tête et ce qui vous tient à cœur, car cela ne vous mènera nulle part. Continuez, battez vous et ne dites pas “je ne peux pas faire”. Donnez-vous les moyens d’atteindre vos objectifs. Allez à la quête de la connaissance, faites des recherches sur Google et ne négligez aucun canal pour apprendre. Formez-vous, continuellement. Cela ne pourra qu’être bénéfique pour vous.
Je tiens enfin à remercier Le Grand Frère qui m’a accordé cette interview et je vous invite à aller sur le site pour découvrir des partages d’expérience, trouver des formations, des écoles et bénéficier de conseils pour une meilleure orientation scolaire et professionnelle.