Existe-il des personnes ressources et qualifiées au Burkina Faso et en Afrique francophone pour mener des études d’impacts économiques et environnementales d’une décision politique, d’un projet d’envergure national, international ? Existe-il des écoles supérieures et ou écoles doctorales capable de former des cadres compétents à même de penser le développement économique du Burkina Faso et de l’Afrique ?Telles sont les questions que le Professeur Taladidia s’est posé durant ses quarante années dans l’enseignement, dans la recherche et le partage du savoir à l’université de Ouagadougou et dans quelques universités africaines. Panafricaniste, économiste de formation avec une spécialité en économétrie et en économie de l’environnement, le Pr Taladidia Thiombiano puis que c’est de lui qu’il s’agit, a contribué mettre en place dans les années 2000, malgré la persécution et la réticence de plusieurs acteurs, le programme de troisième cycle interuniversitaire (PTCI) avec pour mission :
- d’harmoniser et de renforcer les programmes du premier et du second cycle ;
- créer et développer des centres d’excellence pour le troisième cycle ;
- de favoriser la recherche et de renforcer les revues scientifiques existantes.
Il déclare lors d’une interview que le continent africain manque d’économistes de haut niveau capables d’analyser ses problèmes économiques en relation avec les dynamiques économiques et financières internationales. Il poursuit en disant que “le déficit des économistes en Afrique concerne tous les secteurs d`activités et vont au-delà des besoins universitaires« . En plus de la mise en place du PTCI, le Pr Thiombiano a dirigé plusieurs institutions dont le Centre d’études, de documentation et de recherche économiques et sociales (CEDRES) qui poursuit les objectifs suivants :
- réalisation d’une recherche socioéconomique de haut niveau permettant d’appuyer efficacement la formation d’économistes et de gestionnaires de haut niveau ;
- la promotion académique et scientifique des enseignants chercheurs ;
- le soutien à la prise de décision au niveau des secteurs public et privé dans le sens de l’orientation des politiques de développement ;
- la production de savoirs et de travaux de recherche-action pour un renforcement des capacités dans l’organisation ;
- l’orientation et la gestion de l’économie nationale,
- le développement de la collaboration scientifique au plan africain et international.
C’est fort de ce constat durant les quarante années d’enseignement et de gestion des institutions que le professeur a décidé de créer à sa retraite un institut répondant à la mission et la vision du PTCI et du CEDRES.