Permettre aux plus jeunes de bénéficier de l’expérience de grands frères et grandes sœurs grâce à des sessions de découverte de métier est l’une des missions de la plateforme “Le Grand Frère”.
En collaboration avec le Cours d’Appui ‘Les meilleurs’, une journée d’orientation a été initiée au profit des candidats heureux aux examens du BEPC et du Baccalauréat de ce cours de soutien. Au cours de cette journée de découverte de métier organisée dans le cadre des 72h des meilleurs le 22 juillet passé, 5 aînés ont bien voulu partager leur expérience à leurs jeunes frères et sœurs. Les grands frères du jour étaient :
- Sosthène Sawadogo, ingénieur en énergies renouvelables, entrepreneur dans l’énergie solaire ;
- Ange Zoungrana, économiste et entrepreneur agricole ;
- Dominique Ouedraogo, chargé de programme au sein de l’association Mahna ;
- M. Placide Tankoano, conseiller académique à l’ambassade des Etats-Unis du Burkina ;
- et M. Jérémie Yaldia chargé de la bibliothèque et des programmes d’anglais à l’ambassade des Etats-Unis du Burkina.
Sans aucunes barrières, ces derniers ont dévoilé aussi bien des aspects de leur personnalité que de leur parcours universitaire et professionnel. Si au départ certains cherchaient des opportunités d’étude à l’extérieur, d’autres par contre ont du entamé des études dans un domaine qui ne les passionnaient pas soit par défaut, soit en voulant calquer leurs parcours sur celui d’un proche qui aurait réussi dans ce domaine. Motivations du choix de filière, formation et aptitudes à avoir, diplôme et débouchés professionnels ainsi que des conseils sur comment faire le meilleur choix d’orientation étaient au rendez vous. Que peut-on retenir des échanges de cette journée de découverte de métier ? Découvrez les leçons à tirer des différents partages du jour.
Leçon 1 : Pour trouver une filière d’étude porteuse, observez votre environnement. C’est en partant du constat que le Burkina regorge d’une ressource intarissable telle que le soleil que Sosthène Sawadogo s’est intéressé aux énergies renouvelables. Aujourd’hui ingénieur et cofondateur de Faso Solar Technics (FAST SARL), une entreprise évoluant dans l’énergie solaire, il n’a pas manqué de répondre aux préoccupations de ces jeunes frères. Ces derniers se demandaient s’il fallait passer par les classes préparatoires avant d’intégrer le cycle ingénieur ou commencer directement dès la première année. Si le cycle direct en classe d’ingénieur permet d’entrer dans le vif du sujet dès la première année, les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) quant à elles, renforcent d’abord pendant 2 ans les aptitudes des étudiants en mathématiques et physiques. Que vous optiez pour le cycle direct ou que vous préfériez commencer par les CPGE, tous ces chemins mènent au titre d’ingénieur et le choix vous revient. Sosthène a terminé son propos en présentant les débouchés de sa formation et a insisté sur le fait qu’il est aussi possible de recevoir une formation de qualité en étudiant au Burkina Faso.
Leçon 2 : En persévérant, on arrive à tout. Depuis son primaire, Ange Zoungrana a toujours souhaité devenir agronome. Quand vient alors le moment d’opter pour la filière d’étude après le Baccalauréat, son choix de formation en agronomie se heurte aux préjugés selon lesquelles l’agronomie ce n’est pas un métier pour les femmes. Elle finit par s’inscrire en Économie, mais n’abandonne pas pour autant son rêve de travailler dans la terre. Animée par une forte volonté d’apprendre et d’acquérir un savoir dans l’agriculture, elle dépose des demandes de stages et frappe donc aux portes des structures évoluant dans le domaine. Après des refus liés au fait que son profil d’économiste ne corresponde pas forcément à celui d’un agronome, elle finit par être acceptée par une structure de recherche. Au sein de cette dernière, elle apprend des techniques agricoles telle que la culture hors sol. Sa passion se voit décuplée et elle entreprend de créer son entreprise agricole Eden Vitalité qui produit et commercialise des plantes aromatiques et médicinales. Même si plus tard, lorsque son université ouvre un Master en Economie agricole, elle voit une occasion d’allier économie et agriculture et se réconcilie avec l’économie, c’est sa persévérance et à son abnégation qui lui ont permis d’en arriver là et de travailler dans le domaine qui l’intéressait. Si un domaine d’étude en particulier vous intéresse mais que par concours de circonstance vous n’empruntez ce chemin, n’abandonnez pas, au contraire persévérez.
Leçon 3 : Trouver sa voie passe aussi par le regard et les sollicitations des autres quant à un talent que vous avez. Esprit critique et toujours dans la discussion avec ses enseignants, c’est l’image que reflétait Dominique Ouedraogo aux yeux de ses camarades à l’université. Il se fait ensuite remarquer pour la qualité de ses textes lorsqu’il aide un ami à écrire un discours de candidature pour les élections du bureau estudiantin de son université. Amené plus tard à prendre la parole pour ces élections, son talent d’orateur est alors révélé et permet à son équipe de remporter les dites élections. Pour lui, au-delà des cours académiques, les activités extra scolaires peuvent être une ouverture sur le monde professionnel. D’ailleurs son engagement, son dynamisme et son expérience dans le milieu associatif est ce qui lui a permis de pouvoir accéder à son métier de chargé de programme au sein de l’association Mahna. A l’université, n’hésitez donc pas à adhérer et militer dans des associations, construisez vous une bonne réputation, mais surtout un réseau qui sera en mesure de vous recommander après.
Leçon 4 : Votre série au Baccalauréat ou la mention obtenu ne doivent pas être un frein à vos projets d’études et ne doivent pas être les seuls facteurs à prendre en compte pour votre orientation. Exerçant en tant que conseiller académique, il ne vous dit non pas ce que vous devez étudier, mais vous aide à construire votre carrière professionnelle en fonction de votre personnalité et en vous projetant sur les 10 prochaines années. Bien qu’il eût un Baccalauréat littéraire et qu’il exerce dans un domaine lié au conseil et à l’orientation, M. Tankoano a su tout au long de sa carrière développer des compétences qui l’ont permis d’exercer dans l’informatique et l’audiovisuel. Il est par ailleurs entrepreneur dans le numérique et évolue dans la conception d’appareils informatiques made in Burkina.
Leçon 5 : Transférer, partager ses connaissances, son savoir serait le plus noble métier du monde. Même si aujourd’hui, il n’officie plus en tant qu’enseignant, M. Yaldia est très engagé pour la vulgarisation de l’anglais. Il a exhorté les plus jeunes à éviter à tout prix les raccourcis et à être continuellement en quête d’apprentissage. Son message à l’adresse de tous, c’est d’acquérir le plus tôt possible les aptitudes nécessaires à la maîtrise de la langue de Shakespeare pour ne pas manquer certaines opportunités.
S’orienter n’a jamais été une mince affaire et tout le monde n’a pas cette chance de savoir ce qu’il va étudier ou exercer comme métier plus tard. Quand viendra le moment de faire l’ultime choix, n’oubliez pas de tenir compte de votre personnalité, vos aptitudes ou les talents qu’on vous reconnaît. Ne vous contentez pas uniquement de ce que vous recevrez sur les bancs, mais cultivez vous en dehors des cours, soyez ouvert à d’autres domaines. Et si vous ne savez pas quoi faire parce que vous êtes moyen partout, dites vous que vous avez l’avantage de pouvoir être excellent dans tous ces domaines. Si vous êtes rigoureux, si vous vous appliquez à développer vos aptitudes dans ces domaines ne serait-ce qu’une heure par jour, vous pourrez vous positionner un jour en tant qu’expert dans ces domaines.