De la psychologie aux relations internationales : découvrons le parcours universitaire de Bertille Yanogo

Dans notre entretien avec Bertille Yanogo, il a été question de ses études en psychologie et en relations internationales d’une part et d’autre part de son ressenti son expérience tout au long de sa formation.

Le Grand Frère (LeGF) : Bonjour peux tu te présenter ?

Bertille Yanogo (BY) : je me nomme Bertille Yanogo, j’ai étudié les relations internationales à l’Université Libre du Burkina et la psychologie à l’Université Norbert Zongo de Koudougou. Je suis également l’actuelle responsable de l’association des malades de la myasthénie.

LeGF : Qu’est ce que les relations internationales ?
BY : En général, l’étude des relations internationales porte sur les relations entre pays, les pays entre eux ou encore les relations entre les pays et les organisations. Les domaines d’interventions sont la coopération, la communication internationale et les relations bilatérales entre les pays et les organismes nationaux . On y aborde les questions de gestion du territoire (géopolitique et sécurité internationale) et on s’intéresse beaucoup également aux sciences politiques, au droit international, à l’économie, à la communication et à la sociologie.

LeGF : Quel est l’importance des relations internationales ?
BY : Les relations internationales permettent de comprendre et d’analyser les enjeux politiques nationaux et internationaux des différentes nations. La compréhension des différents axes conceptuels des relations internationales entrent en jeu dans l’analyse de la mondialisation. Nous sommes dans une aire où il est question d’un nouvel ordre mondial.

Apparue après la guerre froide qui opposait les USA à l’URSS, le nouvel ordre mondial est un concept géopolitique qui correspond à la création d’un alignement politique de toutes les nations.

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Ce nouvel ordre mondial va consister à créer un nouveau monde aligné sur les mêmes enjeux politiques. On a donc besoin que les pays soient interconnectés. Pour celà, il faut également des intervenants qui seront au devant des pour-parler et des négociations pour parler non seulement au nom du pays, mais également défendre ses intérêts devant les grandes instances internationales. C’est en ce sens que les relations internationales, leur compréhension, leurs études sont importantes pour les États car ils contribuent à la collaboration entre les nations.

LeGF : Tu as mentionné avoir une Licence en psychologie. Peux-tu nous définir ce qu’est la psychologie ?
BY : La psychologie peut être définie comme étant l’étude de l’Homme ou plus précisément l’étude des phénomènes de l’esprit. C’est une science qui a pour but de comprendre le fonctionnement de l’activité mentale. En psychologie, on cherche à comprendre le comportement de l’esprit, comprendre comment l’être humain arrive à développer un sentiment de résilience face aux traumatismes et aux circonstances de la vie. Dès lors que l’on arrive à comprendre “le pourquoi”, on développe des concepts qui pourront aider d’autres personnes à comprendre d’abord ensuite surmonter et gérer leurs sentiments.

LeGF : Quels sont les débouchés des études en relations internationales ?

BY : Dans le cas du Burkina Faso, les débouchés dépendent de ton parcours de formation. On a la possibilité de se former à titre personnel à l’université ou de passer par le concours du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. Dans ce dernier cas, au sortir de la formation on travaille au compte du ministère. On agit au nom du pays, en tant qu’intervenant auprès d’autres pays ou d’ organisations internationales.
Dans le cas de la formation à titre personnel, vous avez la possibilité de travailler au sein d’organismes internationaux et interagir avec les organisations qui souhaitent coopérer ensemble. Vous aurez à endosser les casquettes de conseiller politique, de responsable de sûreté, de journaliste, ou d’analyste, notamment dans les organisations non gouvernementales.

LeGF : Quelles sont les différentes ouvertures qu’offre une formation en psychologie ?

BY : Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la psychologie n’est pas uniquement orientée sur la gestion des traumatismes. La psychologie intervient également dans d’autres cadres que les hôpitaux. C’est une discipline qui peut s’exercer aussi dans les établissements scolaires et professionnels. Outre donc la psychologie clinique, on retrouve également la psychologie des écoles, la psychologie du travail, la psychologie des organisations, l’orientation scolaire. Et toutes ces branches de la psychologie concourent chacune à l’épanouissement de l’homme.

LeGF : A quoi correspond le diplôme de Licence et que faut-il savoir sur le Master en Relations internationales ?

BY : Dans le système LMD (Licence, Master, Doctorat), le premier diplôme obtenu c’est la Licence. Ce diplôme s’obtient après 3 ans d’études.
Le Master est le second diplôme universitaire obtenu deux ans après la Licence. Dans le domaine des relations internationales, le Master permet déjà à l’étudiant de se projeter et de se lancer dans le monde du travail.
L’avantage du LMD c’est cette possibilité qu’offre le système de pouvoir étudier différents domaines à chaque niveau. Il faut cependant veiller à ce qu’il ait quelques similitudes entre les différents modules de vos formations. De ma Licence en psychologie par exemple, j’ai pu poursuivre un Master en relations internationales. C’est une plus value de pouvoir allier différents savoirs. Après votre Licence, ne fermez pas votre esprit, visualisez les différentes options qui s’offrent à vous et projetez- vous sur un domaine qui pourrait être un booster pour votre future carrière professionnelle.

 

LeGF : Peux-tu nous partager ton expérience des cours du jour et du soir ?
BY : Dans mon cursus académique, j’ai eu à expérimenter les deux modes de cours.
Les cours du jour c’était quasiment à plein temps du matin jusqu’au soir. A mon avis c’est l’un des meilleurs moyens pour rester concentrer en tant qu’étudiant durant son cursus académique. Pour ce qui est des cours du soir, l’avantage se trouve dans la disponibilité du temps que l’on peut mettre à profit la journée avant d’aller en cours le soir. Ce qui fera défaut à mon sens c’est encore une fois la concentration. Mais en optant pour ce mode de cours, vous aurez la possibilité de cumuler par exemple une activité professionnelle la journée avant d’entamer votre cours le soir.

LeGF : Pour avoir étudié à la fois dans le public et le privé, quelle lecture fais-tu de ton passage dans ces différents types d’établissement ?

BY : J’ai obtenu ma Licence dans une université publique et mon Master je l’ai effectué dans une université privée. Dans le privé, les conditions et les commodités sont présentes pour permettre l’épanouissement de l’étudiant. Les effectifs sont restreints contrairement au public ce qui permet un meilleur suivi de chaque étudiant. Les enseignants sont beaucoup plus accessibles au privé. On collabore aisément avec le personnel enseignant et l’administration. Un point important aussi dans la formation à souligner c’est le contrôle continu des acquis. Dans le privé on avait des devoirs sur table, des exposés et des examens finaux ce qui facilite l’évaluation de l’étudiant alors qu’au public on avait qu’une seule évaluation ce qui ne permet pas forcément à l’étudiant lui-même de s’auto-évaluer.

LeGF : Comment ont été tes études à Koudougou ?

BY : Mon expérience a été positive sur plusieurs aspects. Mes études à Koudougou ont été sans grandes difficultés. A Ouagadougou, j’étais dans mon cocon familial et social. Koudougou m’a amené à m’ouvrir au monde, aux autres, à la diversité tout simplement. Ce passage me permet aujourd’hui de me positionner différemment dans le monde social.

LeGF : En ce moment, tu présides une association : l’association des malades de la Myasthénie (AMMY). Qu’est ce que la myasthénie et quel est l’objectif de l’AMMY ?

BY : L’association des malades de la Myasthénie est une association dont le but ultime est de faire connaître la Myasthénie.
La Myasthénie est une maladie auto-immune de la jonction neuromusculaire. C’est une maladie rare, dont les causes demeurent inconnues. Ses conséquences se font ressentir sur tous les aspects de la vie. La prévalence de cette maladie est estimée à 40-200 personnes par million d’habitants au Burkina Faso.
Un autre objectif de l’association est de soutenir les malades. La Myasthénie est une maladie difficile, lourdement invalidante et capricieuse. Et financièrement exigeante. L’association veut donc, aider les malades à retrouver goût à la vie. Ce sont là, les aspects sur lesquels se fondent les actions de l’association.
AMMY, faire connaître la Myasthénie et soutenir les malades.

LeGF : Quel serait ton conseil pour choisir sa formation ?

BY : Que ce soit en relations internationales ou en psychologie, je conseille vivement d’aimer la lecture. La lecture permet d’accéder à des univers insoupçonnés. Pour des études en psychologie tout particulièrement, je vous conseillerai d’aimer la présence des autres. En psychologie, il est important d’avoir un sens d’écoute. Vous devez être à même d’écouter l’autre, de prendre du recul sur ce que l’on vous confie sans porter de jugement.

LeGF : Quels conseils pour le choix d’une école ?

BY : Au Burkina Faso, il y a maintenant une diversité d’écoles, d’universités et d’instituts d’enseignements supérieurs. Mon conseil ultime serait de trouver l’école qui lui correspond . Renseignez vous sur l’environnement dans lequel vous évoluerez de sorte à pouvoir terminer un cursus entier une Licence ou un Master. Aller à la recherche d’informations auprès d’anciens ou d’actuels étudiants capable de faire un retour objectif sur l’école en question. Évaluez les pour et contre et faites votre choix.

LeGF : Quel serait ton dernier mot ?

BY : Le message que je souhaite passer à mes petits frères et sœurs futurs étudiants serait de s’armer de patience et de courage. Les études supérieures ne sont pas un long fleuve tranquille.

Faire de son mieux ça ne veut pas dire être le meilleur, faire de son mieux ça veut dire que l’on se surpasse et que l’on donne tout ce qu’on a pour réussir. Bertille Yanogo

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