Allié études en Psychologie et Informatique avec Noura Ouattara

Étudiante en psychologie et en informatique à Webster University, une université américaine basée en Thaïlande, Noura nous offre un billet d’excellence pour faire le tour du continent asiatique à travers son excellent parcours scolaire et universitaire riche en enseignement.

Association des Tableaux d’Honneur (ATH) : Pouvez-vous vous présenter à nos abonnés et à la population burkinabè ?

Noura Ouattara (NO) : Je me nomme Noura Ouattara, j’ai été Tableau d’Honneur (TH) en 2014 et je suis actuellement en troisième année de psychologie avec une mineure en informatique.

ATH : Pouvez-vous nous parler de votre parcours scolaire et universitaire ?

NO : J’ai effectué le premier cycle de l’enseignement secondaire au Collège des Jeunes Filles de Loumbila jusqu’en classe de troisième. J’ai d’ailleurs été sélectionnée pour l’émission TH lorsque j’y étais encore. Après l’obtention du BEPC avec une moyenne de 17,54 ; j’ai eu la chance de bénéficier d’une bourse d’étude complète à l’école internationale de Ouagadougou ou International School of Ouagadougou (ISO). Cela m’a permis d’apprendre l’anglais et de découvrir le système éducatif Américain. Après quatre ans à ISO, j’ai enfin reçu mon High School Diploma ou diplôme d’études secondaires. En 2018, je me suis inscrite à Webster University en Thaïlande où je poursuis mes études en psychologie.

ATH : Parlez-nous de votre expérience TH ? Que retenez-vous de cette émission de promotion de l’excellence ?

NO : Je me rappelle encore du jour où la directrice de mon école m’a informée de ma sélection pour l’émission. J’étais à la fois heureuse et nerveuse à l’idée d’être interviewée et de rencontrer d’importantes personnalités. Mais ce fut une expérience très gratifiante. J’ai eu l’opportunité de rencontrer d’autres étoiles de diverses régions et écoles. Ensemble, nous avons appris, discuté, mangé et ri. J’ai aussi eu l’immense chance de parler avec de grands intellectuels du Burkina qui m’ont inspirée et poussée à continuer dans l’excellence.

ATH : Pourquoi avez-vous associé l’informatique à la psychologie dans votre cursus académique ?

NO : Lorsque je me suis inscrite à Webster, j’ai décidé de faire l’informatique et de peut-être plus tard me spécialiser en Intelligence Artificielle. Cependant, j’ai toujours été passionnée par la psychologie. Alors, j’ai finalement décidé d’ajouter la psychologie comme filière. Une telle association entre la technologie et une science humaine peut paraître étrange, mais elle a beaucoup d’applications dans plusieurs domaines. Human-Computer Interaction (HCI) ou Interfaces Homme-machine est une branche de l’informatique dans laquelle j’aimerais travailler. Elle met l’accent sur la conception de systèmes interactifs adaptés aux besoins de l’utilisateur. Par conséquent, elle demande une connaissance non seulement en informatique, mais aussi en psychologie humaine, design, et bien d’autres filières.

ATH : Pourquoi le choix de la Thaïlande comme destination d’études ?

NO : Lorsque l’on pense aux grandes universités, on se tourne plus vers l’Amérique ou l’Europe. Cela est dû au fait que c’est ce qu’on connaît le mieux. Bon nombre d’élèves africains ne considèrent pas l’Asie comme destination. Cependant, les pays asiatiques offrent beaucoup d’opportunités. La plupart des universités en Asie ont même des scolarités bien moins chères que beaucoup d’autres en Amérique ou en Europe. J’ai choisi la Thaïlande à cause du coût de la scolarité et celui de la vie qui est aussi moins cher comparé au coût de la vie en Amérique. Aussi, j’ai toujours aimé les cultures et valeurs asiatiques qui ont souvent beaucoup de ressemblances avec nos cultures africaines. Et vu que j’ai pu trouver une université américaine en Thaïlande, j’aurai un diplôme américain, ce qui me donne la possibilité de facilement étudier aux Etats-Unis pour des études avancées plus tard si je le souhaite.

 

ATH : Quels conseils pouvez-vous bien prodiguer aux élèves et étudiants qui voudraient faire des études dans les pays asiatiques mais qui hésitent encore ?

NO : Aller dans un endroit que l’on ne connaît pas beaucoup peut être terrifiant alors je comprends l’hésitation de beaucoup d’élèves. Cependant, je vous assure que c’est l’une des plus belles expériences que vous aurez. L’Asie regorgent beaucoup d’opportunités non pas seulement en technologie, comme nous le pensons tous, mais dans tous les domaines. Il est donc nécessaire de faire des recherches pour trouver une université adaptée à vos besoins personnels. Ce sera inconfortable au début, surtout qu’il n’est pas commun de rencontrer beaucoup de noirs, en particulier des Africains. Mais les gens sont très accueillants et gentils. Si vous vous souciez du racisme, vous allez en rencontrer de temps à autre. Cependant la majorité des gens en Thaïlande, par exemple, sont juste curieux parce qu’ils ne voient pas souvent des noirs. Ils voudront alors en savoir plus sur vous et votre culture. Alors, n’hésitez pas. Sortez de votre zone de confort et découvrez l’Asie, c’est un beau continent avec de merveilleuses personnes.

ATH : Avez-vous un projet en cours pour le Burkina ?

NO : Actuellement, j’ai beaucoup d’idées de projets pour le Burkina. J’aimerais me concentrer surtout sur l’éducation. Comme l’a dit Nelson Mandela : « L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on ait à disposition pour changer le monde». C’est par l’éducation que l’on arrivera à développer notre pays et c’est alors dans ce domaine que j’aimerais investir. Le projet que j’ai en tête vise donc à construire des bibliothèques partout au Burkina et pourquoi pas en Afrique. C’est un projet que j’aimerais entamer aussitôt qu’il sera financièrement possible.

ATH : Quel est votre plus grand rêve actuellement ?

NO : L’un de mes rêves est de pouvoir achever mon projet d’investissement dans l’éducation à travers la construction des bibliothèques. J’aimerais que chaque enfant et adulte aient accès à des livres et ordinateurs qu’ils pourront utiliser gratuitement. Ces bibliothèques seront aussi très particulières du fait qu’elles intègrent l’art burkinabè à l’architecture moderne. Des livres venant de partout seront disponibles aussi pour permettre la découverte du monde, d’autres cultures, et autres langues.

ATH : Quel est le secret du succès selon vous ?

NO : Le succès a beaucoup de secrets. Tout au long de mon parcours, j’ai découvert et je continue de découvrir les éléments du succès. Mais une chose est sûre :

Pour réussir il faut être résilient et toujours donner le meilleur de soi. 

Il est facile de s’abattre sur son sort lorsque l’on n’arrive pas à atteindre ses objectifs. Échouer, ça fait très mal, mais abandonner, c’est encore pire. L’échec fait partie du succès, ce n’est qu’en faisant des erreurs que l’on apprend. Ce n’est aussi qu’en se relevant après l’échec qu’on accomplit ses rêves. En donnant surtout le meilleur de soi, la réussite est assurée.

ATH : Quel est votre leitmotiv ?

NO : Ma famille et mon entourage sont ceux qui me motivent et me poussent à faire de mon mieux tous les jours. Depuis l’enfance, ma mère m’a toujours répété ceci : « Le mari d’une femme est son éducation et son travail ». En maternelle, je faisais déjà des exercices avec mon père chaque soir après les cours. Mes parents m’ont alors appris à aimer le travail et à cultiver une motivation interne. Le développement du Burkina et celui de l’Afrique font aussi partie de mon leitmotiv. Revenir pour travailler et investir sur le continent, plus tard, est l’un de mes plus grands rêves. Pour cela, je sais qu’il faut que je donne le meilleur de moi-même à toute occasion.

ATH : Qui vous inspire le plus dans ce monde ?

NO : J’admire beaucoup deux personnalités notamment l’ex première dame des Etats-Unis Michelle Obama et l’écrivaine Nigériane Chimamanda Ngozi Adichie. Ces deux femmes fortes sont passionnées par leur travail et par leurs rêves d’un monde meilleur. Elles reconnaissent surtout le pouvoir du savoir et promeuvent l’éducation, particulièrement celle des jeunes filles. L’une des plus belles citations de Michelle Obama est celle-ci : « Nous avons l’obligation de nous battre pour le monde tel qu’il devrait être.» Il est alors de notre devoir à tous de nous battre pour un Burkina et un monde meilleur. Chimamanda Ngozi Adichie, à travers ses livres et discours, cherche également à créer un monde plus ouvert surtout en Afrique. Elle me motive beaucoup à faire connaître les cultures africaines au reste du monde.

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